A l’heure du déconfinement, c’est un heureux centenaire qui s’en sort, achevant le parcours d’un siècle. Maurice Reymond, contremaître maçon, jouit de la retraite depuis 1985 dans sa villa et en face de la maison de famille. Pour sûr, les déménagements, il n’en a jamais connus; cependant la disparition de sa chère épouse Aline en 2016 l’aura davantage ralenti et isolé. Une solide constitution -régulièrement régénérée par le plaisir d’un bon verre de vin!- est à mettre au bilan d’une vie si longuement remplie.
La Municipalité du Chenit, conduite par le syndic et le municipal David
Piguet lui a remis le traditionnel cadeau des autorités cantonale et communale sous forme d’une splendide boîte à musique Reuge et du traditionnel message du Conseil d’Etat.
Grâce aux passages très réguliers du CMS, il a pu rester dans son environnement et à l’écart d’une éventuelle contamination. Cette surveillance par les très dévouées infirmières est toujours vitale dans l’écoulement de la journée. Il tient ici à toutes les remercier chaleureusement.
Pas de déballage des grandes étapes de sa vie; quelques pierres taillées ici ou là dans le Risoud ou lors de la Mob, qui témoignent de son amour du métier. Une liste des bâtiments construits par l’entreprise Bianchi dans toute La Vallée est révélatrice de son parcours et de sa haute notion du travail, qu’il apprécie dans les maximes de Jean Jaurès.
En fin d’après-midi, le Village du Brassus par son président M. Viquerat a également apporté son salut alors que quelques amis des Chants d’Autrefois lui donnaient l’aubade sous la fenêtre. Un moment d’émotions retenues a prévalu dans ce répertoire qu’il a pratiqué avec eux jusqu’à l’an passé. Des chansons aimées qui remontent aux premières années de la petite école, au Bas de la Combe.
L’évocation de ses souvenirs avec ses enfants et sa proche famille sont autant de moments lumineux: comme la prise en charge par ceux qui l’ont souvent convoyé jusqu’au village, l’auto-stop ne l’ayant jamais effrayé, même à 98 ans après l’abandon de la conduite automobile.
Jacky Reymond